Optimiser l’assimilation des aliments, réduire les risques de coliques
Le cheval passe l’essentiel de son temps à s’alimenter (près de 15h/jour à l’état naturel), et donc à mastiquer. La mastication joue un rôle prépondérant pour la bonne assimilation du bol alimentaire :
D’un point de vue mécanique, l’action de meulage des fourrages par les prémolaires/molaires est fondamentale pour réduire en particules fines et assimilables des aliments difficiles à broyer ;
D’un point de vue physiologique, la mastication stimule la salivation. Or la salive permet (entre autres) une prédigestion importante par actions enzymatiques. Si cette prédigestion est partielle en raison d’une mauvaise mastication ou d’une insalivation insuffisante, les aliments avalés ne seront que très partiellement assimilés.
… Autrement dit, un cheval qui bénéficie d’un fourrage à volonté peut rapidement perdre de l’état s’il n’est pas en capacité de mastiquer correctement !
La perte d’état se traduit par un amaigrissement, une fonte musculaire puis une baisse des défenses immunitaires pouvant se traduire (par exemple) par des plaies qui auraient du mal à cicatriser…
La perte d’état n’est pas le seul risque physiologique consécutif à un défaut de mastication ; une mauvaise fragmentation des aliments entraine également des risques de bouchons, de coliques de stase, …
Détecter des pathologies au stade précoce
Comme nous, les chevaux ont parfois mal aux dents !
Caries, parodontites, abcès, dents de lait qui tardent à tomber mais aussi fractures ou luxations dentaires, pertes de dents ou de fragments, tables dentaires exotiques… font partie des pathologies que l’on retrouve chez le cheval et qu’il vaut mieux détecter dès que possible pour limiter autant que faire se peut les soins ; c’est mieux pour le cheval et pour le porte-monnaie !
Le contrôle annuel est donc recommandé ; de nombreuses pathologies sont traitables simplement dans le cadre d’un entretien si elles sont prises à temps.
De manière plus systématique dans le cadre de la visite de contrôle et d’entretien, votre praticien supprimera les pointes d’émail (surdents) consécutives à la croissance continue des dents chez le cheval. Ces surdents, qui se présentent comme des aspérités pointues et tranchantes, si elles ne sont pas régulièrement nivelées, finissent par blesser les muqueuses du cheval (joue, langue voire palais) et entraver les mouvements masticatoires… sans parler de l’action du mors !
Réduire les risques de lésions ostéopathiques
Phénomène souvent méconnu, le dysfonctionnement de la mâchoire a des conséquences directes sur la locomotion… Parlez-en à votre ostéopathe!
Les malocclusions dentaires englobent toutes les imperfections de la dentition induisant des perturbations au niveau de la mastication et des relations fonctionnelles des dents entre elles.
Ces malocclusions peuvent être morphologiques (forme de la mâchoire, de la dentition, de la tête) ou consécutives à des pathologies dolosives (sto matiques, caries, parodontites, …) qui conduiront le cheval à un réflexe d’évitement au cours de la mastication, mais aussi potentiellement vis-à-vis de l’action du mors.
Dans tous les cas, les mouvements de la mâchoire sont restreints et/ou dissymétriques.
Le crâne est relié au reste du corps et notamment au rachis par des ligaments et des chaines musculaires au niveaux dorsal (crêne/articulation de la mâchoire/sacrum) et ventral (crâne/hyoïde/épaule/sternum).
Il existe également un lien entre le crâne et le sacrum par les méninges qui enveloppent le liquide céphalo rachidien sur l’ensemble de la colonne vertébrale ; ce lien est exploité en ostéopathie crânio-sacrée.
Les restrictions mécaniques ou les réflexes d’évitement au niveau des articulations de la mâchoire ont, par le jeu des chaines lésionnelles, des conséquences viscérale, sur la posture et sur la locomotion.
Dans l’idéal, votre cheval doit être à jour côté dentisterie lors de la visite de l’ostéopathe!
Assurer un confort au travail du cheval
La plupart du temps, le cavalier communique avec son cheval par des actions de main perçues au niveau du mors, et recherche une décontraction de la mâchoire.
Tout problème de malocclusion dentaire ou de douleur dans la sphère buccale aura instantanément des répercussions pour le cheval au travail : action de main douloureuse, problèmes d’incurvation…
… La muserolle aussi peut être douloureuse sur des surdents importantes, une fracture, une luxation, une dominance, un abcès…
Comment parler d’inconfort au travail sans évoquer les dents de loup ? (ou dents de cochon lorsqu’elles se trouvent sur la mâchoire inférieure)
Les dents de loup sont ces petites dents qui sortent – ou pas- à l’avant des 1e prémolaires… autrement dit, au contact du mors lors d’une action de main…
Leur taille et leur positionnement rend le contact du mors sensible, voire douloureux… si le cheval est monté en mors, il est indispensable de procéder à l’avulsion de ces dents dès que possible. Il s’agit d’une intervention simple et rapide qui peut être réalisée sur le lieu de vie de votre cheval, sous sédation et anesthésie locale.
Si votre cheval n’est pas monté avec un mors (poulinière, retraité, monté en side, hakamore, licol éthologique, cordelette, …), il est inutile de retirer ces dents qui ne posent aucun souci dans sa vie quotidienne.